La dernière bibliothèque de Mazarin et l’inventaire de 1661-1662
Mazarin édifia avec l’aide de Gabriel Naudé, sans doute recruté dès l’année 1642, la plus considérable bibliothèque européenne de son temps. La collection devait être déployée dans la grande galerie expressément conçue pour elle par les architectes Valperga et Le Muet, extension du Palais Mazarin le long de la rue de Richelieu, qui fut livrée en 1648. Mais cette première bibliothèque parisienne du cardinal, évaluée entre 40 000 volumes (chiffre donné par Naudé en février 1651) et 56 000 (estimation fournie par Mazarin en juin 1650) fut dispersée par la Fronde en janvier et février 1652. Nous en connaissons mal le contenu, car elle n’eut ni catalogue ni inventaire. Naudé n’en eut pas le temps, qui se dépensa sans compter pour développer la collection dans le temps record de sept années (1643-1649), tout en poursuivant ses propres travaux.
Les sources de type catalographique conservées de cette première bibliothèque de Mazarin sont donc fragmentaires : elles recouvrent le catalogue de la bibliothèque du chanoine Jean Descordes, acquise à l’été 1643 et désormais considérée comme le noyau de la Mazarine (Catalogus bibliothecae Cordesianae, éd. Gabriel Naudé, Paris, Vitray, 1643), quelques listes des livres les plus précieux, et des registres de dons, d’acquisitions et de reliure retrouvés parmi les archives à vocation essentiellement comptable laissées par le bibliothécaire (BNF, mss NAF 5764-5765).
Naudé nourrit-il néanmoins l’hypothétique projet, jamais entrepris, de dresser ce catalogue ? C’est ce que pourrait attester la présence dans ses comptes de « papier pour le catalogue », ainsi qu’une observation d’Ismaël Boulliaud : « et à présent je travaille à faire le catalogue de la bibl. de Monsieur de Thou, comme Mr. Naudé faict à celle de Mr. Le Card. Mazarini » (lettre au Père Mersenne du 17 février 1645). Par ailleurs, lorsque Naudé fut suspecté, pendant la Fronde, d’avoir soustrait des volumes de son maître, Mazarin fit curieusement état d’inventaires : « on peut voir, par les inventaires, s’il y manque quelque chose » (lettre à Colbert du 1er août 1651). Mais peut-être ne songeait-il alors qu’aux archives comptables de son bibliothécaire. La vente publique imposée par le Parlement aurait pu occasionner la rédaction d’un inventaire ; le projet en avait été arrêté le 24 mars 1649, et confié le 26 du même mois à trois hommes de l’art, l’imprimeur-libraire Sébastien Cramoisy (1584-1669), et les libraires-relieurs Laurent Saulnier (1594-166?) et André Soubron (159?-1684). Mais la décision ne fut pas exécutée, peut-être parce qu’un projet de « donation de la bibliothèque » était en discussion et pouvait encore faire annuler la vente décidée par les parlementaires. Quoi qu’il en fut, trois ans plus tard, alors qu’avait lieu cette vente publique qu’il s’était efforcé d’empêcher, Naudé confirmait dans ses lettres à Mazarin de janvier et février 1652 qu’elle se pratiquait sans inventaire.
Pas plus que son prédécesseur, François de La Poterie, artisan de la seconde bibliothèque parisienne de Mazarin et qui œuvre à la récupération d’une partie des membra disjecta de la première, ne dresse catalogue ou inventaire. Lorsque Mazarin meurt le 9 mars 1661, sa bibliothèque n’est pas inventoriée, mais il a laissé le 6 mars des dispositions testamentaires précises. Seule de toutes ses collections à être maintenue dans son intégrité, la bibliothèque échappe aux règles de dévolution successorale, puisqu’elle doit devenir publique et être rattachée au Collège des Quatre-Nations : « le bibliothecaire sera tenu se charger des livres de la bibliotheque, dont il fera inventaire, ou recollement de celuy qui en aura esté fait, de quoy il donnera trois copies signées de luy, l’une entre les mains de Messieurs les gens du Roy de Parlement, une autre qui sera mise en la bibliotheque de la Maison & Société de Sorbonne, & une autre entre les mains du Grand Maistre du College. Sera fait pareillement un inventaire ou memoire des manuscrits grecs & latins que mondit seigneur le cardinal duc donne audit College, avec sa bibliotheque des livres imprimez… ».
Pour l’essentiel, ces dispositions furent respectées (même si les copies envisagées ne furent établies que plus tard). Le fruit de ce travail d’inventaire, commandité par les exécuteurs testamentaires de Mazarin à l’été 1661, a été conservé : il représente 189 cahiers et près de 1 900 feuillets, aujourd’hui répartis en quatre volumes. Le document n’a rien du catalogue envisagé par Naudé dans l’Advis pour dresser une bibliothèque (1627), mais tout de l’inventaire après-décès : rédaction organisée selon la topographie des biens inventoriés, dans leur état au décès du propriétaire, en vacations successives, à finalité comptable (pas de prisée, mais le total des volumes est rapporté au bas de chaque feuillet). Le travail manifeste toutefois une expertise bibliographique qui tranche avec les inventaires après-décès notariés du temps : les notices sont courtes (titre, auteur, date, format, nombre de volumes, bref signalement de la reliure quand elle est exceptionnelle), mais d’une grande régularité et exactitude. Fait remarquable, les recueils factices sont généralement dépouillés : chaque édition contenue dispose d’une notice, l’ensemble faisant l’objet d’un paragraphe unique ou étant réuni par une accolade marginale. Aussi l’inventaire gère-t-il avec précision le départ entre unités bibliographiques et objets physiques. Toutes données que l’édition électronique restitue avec exactitude.
Ce vaste inventaire fut sans doute achevé dans la seconde moitié de l’année 1662. Pour la première fois, la bibliothèque de Mazarin, à la veille de se constituer en Bibliothèque Mazarine, disposait d’une couverture catalographique intégrale. L’inventaire décrit ainsi 26 800 volumes imprimés, et quelque 2 400 manuscrits. Mais les dix cahiers de l’inventaire consacrés aux manuscrits (BNF, ms. NAF 5763, f. 143-237) sont aujourd’hui séparés des trois volumes décrivant les imprimés (Bibl. Mazarine, mss 4109-4111). Si l’ensemble a bien été dressé d’un même mouvement en 1661-1662 – ce qu’une analyse codicologique vient de révéler –, les dix cahiers (96 feuillets) décrivant les manuscrits ont été réemployés en 1668 comme support de récolement et de transport, afin de mettre en œuvre la décision de confier à la bibliothèque du roi l’essentiel de la collection de manuscrits provenant de Mazarin. D’où leur dissociation du reste de l’inventaire. Ce prélèvement, qui prit la forme d’un échange acté par un arrêt du Conseil du roi du 12 janvier 1668, avait été envisagé dès la fin de l’année précédente. À notre connaissance, l’expression la plus ancienne de cette intention remonte au 20 décembre 1667 : à cette date Pierre de Carcavy, commis à la garde de la bibliothèque du roi, faisait part aux exécuteurs testamentaires de Mazarin du désir de Louis XIV (sans doute inspiré par Colbert) de prendre à la Mazarine « tous les manuscrits ensemble, beaucoup de livres hébreux, arabes et autres ».
Cette liste des manuscrits du cardinal ne date donc pas de 1668, comme on l’a longtemps cru – y compris l’auteur de ces lignes –, mais de 1661-1662. Elle doit donc être considérée comme un segment indissociable de l’inventaire après-décès.
Comment, pratiquement, fut conduit l’inventaire ? Doit-on considérer qu’un processus unique et continu a produit les différents cahiers, qui auraient ensuite été reliés, dans l’ordre de leur copie, pour former les volumes conservés ? L’examen des cahiers, l’identification de plusieurs mains et le repérage de leur alternance nous conduisent à formuler une autre hypothèse. Examinons les trois volumes consacrés aux imprimés. Du point de vue codicologique, l’organisation des tomes dits 1 (Bibl. Mazarine, ms. 4109) et 3 (ms. 4111) est quasiment identique. Deux types successifs de papier ont été utilisés, de manière très homogène : le premier a permis de composer les cahiers 1 à 36 du premier tome, et les cahiers 1 à 35 du troisième ; la suite de l’une et l’autre série a été copiée sur un autre papier, le même pour toutes les deux. On supposera donc que les cahiers qui composent aujourd’hui les tomes 1 et 3 correspondent à deux opérations conduites conjointement, selon un rythme comparable, et qui ont puisé dans un stock de papier commun. La répartition des mains confirme cette organisation du travail : les deux séries ont chacune été copiées par un scribe principal, A pour la série du tome 1, D pour la série du tome 3. A faisant défaut à partir du milieu du f. 516, c’est D qui, le remplaçant « au pied levé », achève son travail (14 derniers feuillets). Conformément à notre hypothèse, la série de cahiers qui composent le tome aujourd’hui considéré comme deuxième (ms. 4110) a été copiée ensuite, utilisant le reste du second stock de papier, sans doute jusqu’à son épuisement puisque vers la fin, à partir du cahier 57, deux autres types de papier ont dû être utilisés en complément. C’est D qui, après avoir assuré la copie de sa première série (ms. 4111) et poursuivi le travail de A (ms. 4109 à partir du f. 516), s’est chargé seul de la copie des 60 cahiers que requit l’achèvement de l’inventaire (ms. 4110). Deux autres mains apparaissent également, B et C, qui ont respectivement, et très ponctuellement, remplacé A et D pour quelques feuillets, voire quelques items. L’hypothèse que nous formulons sur la chronologie et l’organisation du travail d’inventaire (tomes 1 et 3 en parallèle, tome 2 ensuite) se trouve encore confirmée par des éléments de contenu : c’est à la fin du ms. 4110 – dit tome « deuxième » mais rédigé le dernier – que sont consignés les livres les plus tardivement entrés dans la collection, à la veille de la mort de Mazarin, dont plusieurs exemplaires d’éditions de 1660 ou 1661 qui lui avaient été adressés par les auteurs (le Stilicon de Thomas Corneille, le Conciliorum Historica Synopsis du Père Labbé). C’est également à la fin de ce volume que François de La Poterie a ajouté un ultime volume, sans doute récemment retrouvé.
Quant aux dix cahiers consacrés aux manuscrits, ils sont l’œuvre de la main A, qui a très ponctuellement été remplacée par son binôme (la main B), pour trois items au bas du f. 91.
Sur un seul volume (le tome dit « troisième » de l’inventaire des imprimés, ms. 4111) figurent des indications de date : elles apparaissent à partir du feuillet 45, puis s’interrompent à partir du feuillet 462, précisant un calendrier de vacations qui s’étend du 30 août 1661 au 24 mars 1662. Or on sait par une lettre à Colbert jadis signalée par Laborde que l’inventaire a commencé le 12 août 1661, et par les comptes présentés par les exécuteurs testamentaires qu’il est achevé à la date du 11 février 1663. Les cahiers du tome aujourd’hui identifié comme troisième ont donc bien été rédigés en premier, certainement en parallèle avec ceux qui composent le tome 1. Il reste à comprendre pourquoi la tomaison a par la suite imposé cette numérotation des volumes, et pourquoi le choix a été fait de folioter en continu les feuillets des tomes 1 et 2.
Cinq hommes ont été affectés à l’opération, c’est ce que nous apprend le Registre des délibérations du conseil de fondation du Collège Mazarin (Arch. nat., MM 461, f. 72v) : Aubery, bibliothécaire du premier président au Parlement de Paris (Guillaume de Lamoignon, qui fait partie des exécuteurs testamentaires désignés par Mazarin), accompagné d’un assistant non identifié (« son homme »), l’imprimeur-libraire Antoine Vitré, qui a également fourni papier, plumes et encre, assisté de son neveu (Marin Vitré ?), ainsi que François de La Poterie. Or nous identifions quatre mains dans l’inventaire, qui ont sans doute travaillé en binôme (plusieurs repentirs semblent en effet accréditer l’idée d’un catalogage sous la dictée). Aubery ayant reçu la plus forte rétribution du conseil de fondation (1 800 livres), nous proposons de lui attribuer la main D ; la main C nous est connue, c’est celle de François de La Poterie (400 livres). Vitré (1 200 livres pour les appointements et les fournitures) et son neveu doivent, partant, être assimilés avec les copistes A et B.
L’inventaire, en tant que tel conduit selon une logique topographique, doit nous permettre de comprendre l’implantation des collections dans la grande « bibliothèque des colonnes » du Palais Mazarin. Une répartition générale par formats, puis selon les facultés conformes aux principes naudéens, saute aux yeux. Mais elle est ponctuellement interrompue par plusieurs ensembles réunis sur la base d’autres critères, d’ordre matériel, linguistique ou « bibliophilique ». C’est le cas des manuscrits, des livres hébreux, ou encore des éditions de l’Imprimerie royale, dont on sait que, la plupart dans des reliures en maroquin rouge de l’atelier « du Louvre », elles composaient une séquence imposante dans les armoires basses (et de fait ces livres apparaissent groupés dans l’inventaire). C’est également le cas des livres rares : en tête du tome 1 des imprimés sont consignés la plupart des livres les plus curieux de Mazarin, qui avaient fait l’objet de listes particulières de la main de Naudé, et de mesures de protection spécifiques sous la Fronde (ms. 4109, f. 1). Parmi ceux-ci figure l’Office de la Vierge de 1622 splendidement relié par le Maître doreur, qui avait été offert à Mazarin par Marie de Médicis. À son propos, l’auteur de l’inventaire, très exceptionnellement, fait entorse à son laconisme bibliographique – « couvert à compartiment, baillé à Mr le cardinal par la feue Reine Mère » – sans qu’on sache s’il consigne là une précision orale de François de La Poterie, ou bien s’il a sous les yeux l’une des deux listes de livres curieux jadis dressées par Naudé.
Toutefois les éléments de localisation explicite sont inexistants, à l’exception d’une mention marginale isolée – « jusqu’au 10e pilier » (ms. 4111, f. 11) –, balise probablement laissée par le copiste lors d’une interruption momentanée du travail. L’édition de l’inventaire, ainsi qu’une analyse fine des éléments de rupture (formats, disciplines), rapportée à ce que nous savons désormais de la menuiserie installée dans la grande galerie en 1648, devraient nous permettre d’en savoir davantage.
En 1666, alors qu’on se figurait pouvoir ouvrir la Bibliothèque Mazarine au 1er octobre de l’année suivante, les exécuteurs testamentaires du cardinal se demandèrent si cet inventaire après-décès pourrait servir « quand la biblioteque sera établie », en d’autres termes s’il pouvait acquérir le statut de catalogue (Arch. nat., MM 461, f. 345). Le report de l’ouverture les dispensa de répondre à la question, comme de faire dresser les deux copies exigées par le fondateur.
En quelque sorte, la première fonction de l’inventaire de 1661-1662 fut donc de faciliter l’échange de 1668. Les dix cahiers d’inventaire consacrés aux manuscrits furent enlevés avec les volumes qu’ils décrivaient. Quant aux imprimés également prélevés pour la bibliothèque du roi, ils furent marqués dans l’inventaire (Bibl. Mazarine, mss 4109-4111) par une croix marginale, puis consignés par Pierre de Carcavy dans une liste séparée (BNF, ms. NAF 5763, f. 45-140v). Cette dernière, établie directement par copie de notre inventaire, confirme l’ordre initial de celui-ci, puisque le prélèvement a procédé en dépouillant successivement les tomes 3e, 1er et 2e (4111, 4109, 4110).
Enfin, à une date qui reste à préciser, une autre main a pratiqué, en marge de l’inventaire des imprimés, une indexation abrégée, renvoyant à une classification intégrant aussi bien des segments disciplinaires que des catégories bibliographiques « spéciales » : « V. SS » (Vies de saints), « Rit. » (Liturgie), « Lex. » (Dictionnaires), « Haer. » (hétérodoxes), « L. O. » (langues orientales), « T. R » (Typographia regia), etc. Cette relative hétérogénéité des principes d’indexation est responsable de quelques repentirs : ainsi l’édition de la correspondance de Melanchthon (1640), initialement indexée comme « Haer. », est finalement rapportée à la section épistolaire (« Ep. », ms. 4109, f. 277).
C’est Alfred Franklin qui le premier, en 1860, signalait avoir retrouvé trace des quittances relatives à la confection de l’inventaire après-décès de la bibliothèque de Mazarin, datées de février 1663. Mais il s’est trompé lorsqu’en 1901 il proposa d’identifier ce document sous les cotes mss 4097-4099 de la Bibliothèque Mazarine. Ces derniers volumes constituent en réalité une copie postérieure, établie sous la responsabilité de François de La Poterie, de l’inventaire de 1661-1662. Il convient de leur adjoindre un quatrième volume, le ms. 4100, copie des inventaires des prélèvements effectués en 1668. Ces quatre volumes ont été copiés par un certain Jacques Bernard, « professeur de langues étrangères », en 1681 et 1682, et aussitôt confiés au relieur Daniel de La Ville pour être revêtus d’une reliure de veau qu’ils ont conservée (Arch. nat., H 283, Registre des comptes du conseil de fondation du Collège Mazarin). Ce sont eux qui constitueront la base du premier catalogue de la Bibliothèque Mazarine : devant notaire, le 4 mai 1688, ils seront remis comme tels par François de La Poterie, dernier bibliothécaire du cardinal, à son successeur Louis Piques, qui présidera à l’ouverture au public de la nouvelle bibliothèque à Pâques de l’année suivante (Arch. nat., M 174).
Description des quatre volumes de l’inventaire après-décès (1661-1662)
Livres imprimés
Bibliothèque Mazarine : mss 4109-4111.
Trois volumes manuscrits sur papier, in-folio (380 x 240 mm).
Tome 1 (ms. 4109) : i + 540 f. Manuscrit composé de 54 quinions réguliers. Foliotation ancienne (XVIIe s.) à l’encre, de 1 à 530, erronée (passage de 140 à 131, du 14e au 15e quinion). Écriture au recto seul des f. Quatre mains : scribe A pour la majeure partie du volume, ponctuellement remplacé par le scribe B du f. 92 au f. 95, au bas du f. 177 (sic pour 187) et au début du f. 253 (263), par le scribe C du f. 178 (188) au f. 180 (190), et par le scribe D du f. 516 (526) à la fin. 1 f. de garde en tête ajouté au XXe s. Deux papiers : pour les cahiers 1 à 36, papier filigrane au cadran et monogramme « CCL » (usage attesté entre 1640 et 1666, cf. Gaudriault p. 286) ; pour les cahiers 37 à 54, papier au monogramme « DD » dans un cartouche.
Tome 2 (ms. 4110) : 606 f. Manuscrit composé de 60 quinions réguliers, suivis d’un ternion. Foliotation ancienne (XVIIe s.) à l’encre, dans la continuité de celle du premier tome, soit de 531 à 1131, suivis d’un f. non chiffré et de 4 f. blancs. Écriture au recto seul des f. Deux mains : scribe D pour la majeure partie du volume, ponctuellement remplacé par le scribe C, dont l’intervention est limitée à la copie de 6 titres au f. 807. Trois papiers : papier au monogramme « DD » dans un cartouche pour les 56 premiers cahiers ; papier filigrane au raisin et monogramme « IDC » pour le cahier 57 ; papier au monogramme « DD » dans un cartouche pour les cahiers 58 à 60, le dernier intégrant 2 feuilles au monogramme « EG » et filigrane aux armes de France.
Tome 3 (ms. 4111) : 638 f. Manuscrit composé de 64 cahiers, tous des quinions sauf le 18e (sénion folioté 170-181), le 20e (quaternion folioté 192-199) et le 64e et dernier (quinion amputé de ses deux derniers feuillets). Foliotation ancienne (XVIIe s.) à l’encre, de 1 à 634, erronée (f. 30 bissé, 517 suivi de 519, f. 520 bissé). Les 3 derniers f. blancs, et non foliotés. Deux mains : scribe D pour la majeure partie du volume, ponctuellement remplacé par le scribe C du f. 412 au haut du f. 413, du milieu du f. 462 (changement en cours de notice) au f. 472, du f. 483 au f. 488, du f. 501 au f. 511, de la fin du f. 527 au f. 532, du f. 534 au f. 553, du f. 567 à la fin. Deux papiers : pour les cahiers 1 à 35, papier filigrane au cadran et monogramme « CCL » ; pour les cahiers 36 à 64, papier au monogramme « DD » dans un cartouche.
Reliure sans couvrure (XVIIe s.). Pièces de titre de papier : « Bibliothèque de // Mazarin // Inventaire tom. 1 [-3e] » (XXe s.).
Manuscrits
BNF, ms. NAF 5763, f. 143-237.
10 cahiers manuscrits sur papier, in-folio (380 x 240 mm).
96 f. Manuscrit composé de 10 cahiers, tous des quinions sauf le 10e et dernier (ternion). Foliotation ancienne (XVIIe s.) à l’encre brune, de 1 à 95 [+ 1 bl.], remplacée par une foliotation moderne à l’encre rouge, erronée (f. 143-237 sic pour 238). Le dernier f. blanc, non folioté à l’encre brune. L’inventaire des manuscrits réalisé en 1661-1662 est le fruit du scribe A (Antoine Vitré), très ponctuellement remplacé (pour 3 items au bas du f. 91) par le scribe B (Marin Vitré). Il porte également des interventions postérieures, notées en 1668 par Pierre de Carcavy et François de La Poterie. Un seul papier (filigrane au cadran et monogramme « CCL »).
En 1668, un feuillet a été ajouté en tête de l’inventaire (auj. folioté 142), portant un titre abusivement formulé : « Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de feu Monseigneur le cardinal Mazarin, fait par nous Mr Pierre de Carcavy, et Mr. François de la Poterie, en conséquence de l’arrest du Conseil d’Estat du douziesme janvier mil six cens soixante et huit, et suivant l’ordre de Messrs les commissaires députéz par le Roy pour l’execution dud arrest ». On en a déduit, un peu rapidement, que cet inventaire avait été réalisé pour l’échange imposé avec la bibliothèque du roi en 1668, et le transport qui s’ensuivit. Or l’examen du papier, de l’encre et des mains, de la structure des cahiers, et de la mise en forme générale du contenu catalographique, démontre que l’inventaire des manuscrits a été dressé en même temps et dans les mêmes conditions que l’inventaire des imprimés qui compose les trois volumes décrits supra. Il en a simplement été dissocié en 1668, détourné à fins de récolement et de transport, puis relié avec d’autres pièces documentant l’« échange » de 1668.
Yann Sordet (2018)